Serge Arcuri : Migrations Atma Classique

Louise Bessette, piano
Jonathan Crow, violon
Mark Fewer, violon
Douglas McNabney, alto
Yegor Dyachkov, violoncelle
Robert Cram, flûte
Simon Aldrich, clarinette

critiques de l’album

En recevant lundi dernier le disque ATMA d'oeuvres de Serge Arcuri intitulé Migrations, je n'anticipais pas le choc qui m'attendait.
 (...)Je ne connais pas Serge Arcuri au-delà de ce disque, et son langage et son style n'ont rien à voir avec ceux de Jacques Hétu. Les partitions assez courtes mettent en scène des instruments seuls ou de petites formations, parfois en association avec des sons enregistrés.  Pourtant, il est émouvant de constater à quel point la phrase «Exprimer quelque chose en m'exprimant, moi» peut définir ce que l'on entend. Si Jacques Hétu dépeint le monde et son histoire, Arcuri semble mettre en scène son monde, un univers comme rongé de douleur et de tensions intérieures. Il y a, évidemment, les prétextes invoqués — les enluminures, les cloches, les étoiles —, mais la musique parle de l'homme. La sublime épure de Mystique, dernier volet des Torrents d'étoiles, sonne comme une impossible aspiration à la sérénité. Dans Migrations, flûte et sons enregistrés se mêlent avec une magie rare.
 (...)Serge Arcuri possède donc ce qui fait l'essence d'un grand compositeur: un langage et un monde. En cela, il a l'étoffe de devenir notre Einojhuhani Rautavaara ou notre Peteris Vasks... en plus écorché.

Christophe Huss, Le Devoir, Montréal